Démarche
Mon travail photographique est une démarche introspective mise en rapport avec le monde extérieur. Il n'a pour but ni de documenter, ni de magnifier le réel.
Pour observer qui l'on est, il est nécessaire de scruter l'environnement extérieur pour voir quelle place on y occupe et quel influence il exerce sur nous. Je partage photographiquement mon expérience des interactions avec le monde physique et avec les êtres humains. J'ai commencé par une période d'observation avec les paysages et d'interaction avec les portraits. Puis j'ai étendu mon exploration en créant un réel qui m'est propre avec le collage numérique et en me mettant en scène dans les photographies.
L'étude de la distance au monde extérieur ne repose pas sur une démarche intellectuelle mais sur une confiance dans l'intuition, qui s'exprime lorsque le sentiment d'harmonie entre moi et l'image semble atteint.
Pour plus de clarté j'ai divisé mes séries en 3 espaces.
PROJECTION / Un travail formel et immersif, un dialogue entre les éléments extérieurs et mon être. L’image en est à chaque fois le point d’harmonie. La photographie imprimée est une expérience à vivre.
ALTERATIONS / Manipuler les images représentant le monde, en le brouillant ou même en s’y mettant en scène, permet d’expérimenter son rapport au réel en interferant.
RENCONTRE / Une performance de quelques minutes jouée entre deux personnes mais aussi une rencontre vraie, où le photographié est appelé à s’impliquer dans une relation avec le photographe. C’est un moment partagé dont les expériences vécues, intérieures (par le récit) et extérieures (par la photographie), sont enregistrées.
Ce qui rassemble ces différentes approches est une quête de spiritualité discrète. C’est un travail sur la perception, sur une recherche d’un au-delà du factuel, de la vibration du monde. C’est un travail de l’attention, c’est une liberté de regarder qui s’acquière par une relation libre qu’on porte à soi-même.
Partager mes images, c’est exister, mais c’est aussi proposer une autre façon de regarder le monde, c’est s'intéresser à l'inintéressant, regarder avec attention et sans jugement quel que soit le sujet.
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Biographie
Après un diplôme d’ingénieur obtenu en 1995, Patrick Rimond est devenu durant une année l’assistant du photographe Jack Burlot. Il s’installe ensuite au Japon où il restera 9 années et se dédiera entièrement à la photographie. Dans la solitude d’un pays dont il ne parle pas la langue, Patrick Rimond a entamé une introspection à l’aide de la photographie ; la spiritualité japonaise lui a permis de trouver un adossement auquel ajuster sa relation au monde. En parallèle de commandes pour l’Agence VU ou le journal le Monde, il a produit un premier corpus de paysages urbains et de portraits nourri par l’observation et l’interrogation du monde qui l’entourait. De 2004 à 2005, il organise les expositions photographiques du Flanders Center (représentation officielle de la Flandre au Japon). Il garde toujours de grandes affinités avec ce pays.
Depuis son retour en Europe en 2006, Patrick Rimond a ouvert son travail à des collaborations avec d’autres artistes et avec d’autres pratiques artistiques comme la performance (Caravane à Plume Pyrénées, Ce Qui Secret Nantes, Choreos Paris), à d’autres artistes plasticiens (Sophie Le Chat). Il développe également des expérimentations du support photographique comme l’utilisation de films périmés, de montages numériques et de manipulations des supports photographiques dans une volonté d’interaction avec le monde.
Il participe à la création de deux projets d’artist run gallery avec Plateforme (Paris 20e) et La Générale en manufacture (Sèvres) et co-organise actuellement le festival des nouvelles pratiques photographiques, la Biennale de l’Image Tangible. C’est également de ce coté qu’une partie de son travail s’oriente actuellement avec l’exploration de nouvelles pratiques photographiques. En 2019, il rejoint ainsi le programme Organoïde, Art et Sciences à l’Institut Pasteur, initié par Fabrice Hyber.
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