Corps Fictions, 2020
Projet réalisé dans le cadre d’une résidence à l’Institut Pasteur. Le projet Organoïde a été initié par l’artiste Fabrice Hyber avec le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
Chaque image naît du mélange de deux images du corps humain ; l'une est macroscopique et l'autre microscopique. Des photographies de nus sont mélangées avec des fibres, des filaments et des cellules humaines, photographiés au microscope électronique. La série Corps Fictions est un vertige visuel et symbolique avec la fusion entre deux représentations du corps, dans son entièreté d'une part - que nos yeux voient - et l'approche technique d'autre part, produite au travers de puissants instruments qui en isolent les plus petits composants.
Le microscope électronique permet de plonger dans les tissus du corps humain au prix d’une perte de repère. Plus on y pénètre, plus la matière s’émiette en une multitude de petites entités et moins il est possible de s’y repérer et d’interpréter cette réalité sous-jacente. L'imagerie électronique nous livre un réel raconté qui est inaccessible directement par nos sens et qui est basé sur la confiance en des instruments de mesure et des calculs mathématiques.
La série Corps Fictions créé un troisième univers, à priori abstrait, mais où chacun pourra projetter son propre imaginaire. Certains y verront peut-être des images cosmiques, le lieu d'une autre dimension, l'infiniment grand.
Les images de microscopie électronique ont été tirées sur un papier argentique noir et blanc par la Pr. Dorit Hanein, directrice de recherche au département de chimie, bioinformatique et biologie structurale à l’Institut Pasteur avec qui j'ai collaboré lors de cette résidence. Je suis l’auteur des photographies numériques des corps.
> Texte de présentation de François Salmeron, critique d'art, à propos de Fictions